C’est grâce à Félix, mon grand-père maternel, que j’ai découvert la photographie. Il m’a appris le développement des pellicules et la magie du tirage. La composition de l’image, ce sera par l’intermédiaire d’un professeur de dessin qui m’a initié au nombre d’or. Adulte, je suis passé par le journalisme et la photo documentaire. Depuis, je continue à produire des images en argentique tout en pratiquant la photo numérique.

Friches et matières

Dès que j’ai pénétré dans un lieu abandonné pour la première fois, j’ai ressenti une émotion profonde ; malgré la décrépitude, la lumière sculpte les volumes et donne à voir la splendeur des temps passés : manoirs, usines, hôpitaux sont empreints de la trace des femmes et des hommes qui y sont passés. Ces lieux déserts, en proie au temps qui passe, permettent aussi de m’intéresser aux détails. Je travaille également sur l’abstraction de motifs issus du milieu industriel. Les photographies s’apparentent à des peintures abstraites pour une confusion des genres. Tout est ici question de cadrages, de couleurs et de matières ; rien d’autre n’importe que l’agencement de ce tout. L’image sera patiemment composée dans le viseur sans qu’il y ait besoin de recadrer ensuite.

La nature

A mesure que le temps passe dans les lieux abandonnés, la nature reprend ses droits. L’hôpital redevient une forêt, l’usine voit se développer en son sein des espèces végétales parfois invasives. Plein d’occasions de faire côtoyer la réalité et l’onirique. Mais aussi de raconter une histoire… Je produis souvent des séries de photographies qui s’intéressent au temps qui passe, à la mémoire, à l’histoire.